Ah, Shin Megami Tensei: Digital Devil Saga. Juste le titre évoque probablement des images de monstres hideux, de combats stratégiques difficiles et d'une ambiance généralement sombre. Et c'est vrai, il y a tout ça. Mais sous cette façade infernale se cache une histoire étrangement touchante... et parfois carrément hilarante.
Des Mâchoires qui se Sourient (Parfois)
Imaginez : vous êtes un mec, ou plutôt, un Atma Avatar (en gros, un démon humanoïde avec une faim insatiable). Votre passe-temps favori ? Dévorer d'autres démons pour devenir plus fort. L'objectif ? Atteindre le Nirvana. L'ironie ? Vous faites tout ça avec une équipe de compagnons qui, pour une raison quelconque, ont aussi un bon fond. On dirait le pitch d'un mauvais film d'horreur, non ?
Un Goût de Camaraderie
Pourtant, c'est là que la magie opère. Au fil du jeu, vous voyez ces personnages, qui au départ semblent juste être des machines à tuer froides et calculatrices, commencer à développer des liens. Serph, le protagoniste silencieux, devient le pilier du groupe. Heat, le sanguin, apprend (lentement) à contrôler sa colère. Argilla, la douce mais déterminée, trouve sa voix. Et ne parlons pas de Gale, le stratège au regard perçant, dont les silences sont parfois plus éloquents que de longs discours.
Ce qui est vraiment amusant, c'est la façon dont leur dynamique évolue. Au début, c'est surtout une question de survie. Mais au fur et à mesure qu'ils dévorent des Mantras (des compétences) et des démons, ils dévorent aussi, métaphoriquement, les sentiments. Ils commencent à se soucier les uns des autres, à se taquiner, à se soutenir. C'est comme regarder une famille dysfonctionnelle se former, mais avec des crocs et des griffes.
Un Soupçon d'Humour Noir
Et puis, il y a l'humour. Un humour noir, certes, mais présent. Le simple fait de voir ces démons se disputer pour savoir qui aura le prochain morceau de viande (démoniaque, bien sûr) a quelque chose d'absurde. Les dialogues, parfois volontairement pompeux et philosophiques, sont souvent ponctués de répliques sarcastiques et de regards entendus. On sent que les développeurs se sont amusés à jouer avec les clichés du genre.
"La faim est la motivation ultime, n'est-ce pas ?" - Gale, probablement en train de planifier la prochaine stratégie pour dévorer un boss particulièrement coriace.
Mais ce qui rend l'histoire si attachante, c'est sa capacité à aborder des thèmes profonds tels que la rédemption, le sacrifice et le sens de la vie, tout en gardant un certain détachement. On ne se prend jamais trop au sérieux, même si l'enjeu est la survie de l'humanité (ou de ce qu'il en reste).
Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler de Digital Devil Saga, rappelez-vous qu'il ne s'agit pas que de démons et de combats. C'est aussi une histoire d'amitié improbable, d'humour grinçant et de la recherche du Nirvana... avec un appétit vorace.
