Ah, la première page de cahier! Le Saint Graal du début d'année scolaire (ou du nouveau projet, soyons honnêtes). C'est un peu comme la toile blanche de l'artiste, sauf que au lieu de peindre un chef-d'œuvre, on doit écrire "Mathématiques" en calligraphie digne d'un moine copiste.
On est d'accord, hein? C'est un moment de tension maximale. On a préparé ses stylos, vérifié que le Tipp-Ex est à portée de main (parce qu'on sait très bien ce qui va arriver), et on se lance. Avec une confiance… mesurée. Disons qu'on y croit à moitié, comme à la météo du 14 juillet.
L'art délicat de l'information essentielle (mais ennuyeuse)
Commençons par le commencement: le nom. Nom, prénom. L'occasion de se remémorer son identité, au cas où. On l'écrit avec un enthousiasme… relatif. C'est pas comme si on découvrait qu'on s'appelle Jean-Eudes depuis 30 ans, mais bon, c'est obligatoire. Et puis, il faut faire attention à la taille. Trop petit, on dirait qu'on a honte de s'appeler Gertrude. Trop grand, on empiète sur l'espace sacré réservé à la matière.
La matière. Oh, la matière! Physique-Chimie. Histoire-Géographie. Philosophie (pour les plus courageux). Écrit en lettres capitales, souligné deux fois (parce qu'une fois, c'est pas assez solennel), et encadré pour faire bonne mesure. On dirait qu'on annonce la venue d'un prophète, alors que c'est juste... des équations.
Et puis, il y a l'année scolaire. 2024-2025. Une date qui sonne comme une promesse de jours meilleurs, de connaissances acquises, et surtout… de vacances d'été. On l'écrit avec un soupçon d'espoir, comme si la date elle-même pouvait influencer notre réussite scolaire.
Les pièges à éviter (ou presque)
Le gribouillage intempestif. C'est tentant, on l'avoue. Un petit dessin par-ci, un motif abstrait par-là. Mais attention! La première page de cahier, c'est comme le costume du dimanche: on la garde propre. Enfin, on essaie. Disons qu'on fait de son mieux. Jusqu'à ce que l'ennui nous terrasse et qu'on commence à dessiner des bonshommes allumettes en train de se battre.
L'orthographe. C'est le grand classique. On relit 17 fois, on demande à son voisin (qui, en général, fait la même faute que nous), et on se lance. Avec l'assurance d'un funambule sans filet. On se dit que le prof de maths ne regardera pas l'orthographe de "Mathématiques". On se trompe. Toujours.
L'erreur fatale. L'encre qui bave, la rature intempestive, le café renversé (oui, ça arrive!). La panique à bord! Le Tipp-Ex devient notre meilleur ami. On en met une couche, deux couches, trois couches… On finit par créer un relief digne du Mont Blanc. On se dit que le prof de français appréciera l'originalité. On se trompe. Encore.
La conclusion (punchy, on avait dit)
Alors, cette première page de cahier? Un enfer? Un défi? Un rite initiatique? Probablement un peu tout ça. Mais soyons honnêtes, c'est aussi un excellent moyen de procrastiner avant de vraiment se mettre au travail. Et puis, qui sait? Peut-être que dans 20 ans, elle vaudra une fortune à Drouot. (Ok, on s'emballe un peu. Mais on peut rêver, non? Surtout quand on voit le prix du papier de nos jours!). Après tout, l'important, c'est de ne pas la déchirer... tout de suite !