Ah, les souvenirs... Le Cahier de Français. Rien que le nom, ça sent la craie et la dictée. Mais soyons honnêtes, la vraie star, c'était la page de garde.
Le Concours de Créativité Non-Officiel
C'était notre MasterChef à nous, mais avec des crayons de couleur. On avait une mission : transformer cette page blanche en une œuvre d'art qui hurlerait "Je suis prêt(e) pour le français !" (ou au moins, "J'ai essayé").
Il y avait toujours les pros du lettrage. Des noms de famille en graffiti, des polices dignes d'une affiche de concert rock. Sérieusement, certains avaient clairement un don.
Et puis, il y avait ceux qui misaient sur le dessin. Une Tour Eiffel bancale, des drapeaux tricolores plus rouges que bleus, des croissants qui ressemblaient plus à des bananes... On donnait le maximum!
L'Art Subtil du Copier-Coller
Soyons clairs, on a tous (ou presque) "emprunté" des idées. Une fleur par-ci, un motif par-là... Internet n'existait pas encore, alors on fouillait dans les encyclopédies et les vieux livres. La créativité, c'est aussi savoir bien piller (artistiquement, bien sûr).
Personne n'osait l'avouer, mais il y avait une compétition acharnée. Qui aurait la plus belle page de garde ? Qui impressionnerait Madame Dupont avec ses talents artistiques insoupçonnés ?
Mon Avis (Peut-Être Impopulaire)
Voici le truc : je pense que la page de garde était plus importante que le contenu du cahier. Attendez, ne me jetez pas des tomates tout de suite !
Oui, la conjugaison, les subjonctifs imparfaits, c'était important (en théorie). Mais la page de garde, c'était notre espace de liberté. Un endroit où l'on pouvait exprimer notre personnalité (ou notre manque de talent en dessin) sans être noté.
Je me souviens encore de certains dessins plus que des règles de grammaire. Est-ce que c'est grave docteur? Peut-être.
Elle était souvent tachée de colle, pleine de ratures et de corrections maladroites. Elle était imparfaite. Et c'est ça qui la rendait si spéciale.
Est-ce que la page de garde augmentait nos notes en français ? Probablement pas. Mais est-ce qu'elle rendait le cours un peu plus supportable ? Absolument.
Et soyons francs, qui n'a jamais passé plus de temps à décorer sa page de garde qu'à réviser ses verbes irréguliers ? Personne, je vous dis. Personne.
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un vieux Cahier de Français, prenez le temps d'admirer la page de garde. C'est un témoignage d'une époque où la créativité se mesurait à la qualité de nos feutres et à l'épaisseur de notre gomme.
Et si vous trouvez la mienne, soyez indulgents. J'étais jeune, et mes talents artistiques étaient... en développement.