Alors, parlons de quelque chose d'un peu... pointu. Vous voyez ces pages de garde espagnoles ? Oui, celles qu'on trouve parfois en début de vieux livres. Soyons honnêtes.
Je sais, je sais, il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Et encore moins à sa page de garde. Mais… est-ce que je suis la seule à penser qu'elles sont un peu... ennuyeuses ?
Mais, au-delà de l'esthétique...
Souvent, elles se résument à un blason à moitié effacé. Ou une typographie tellement ampoulée qu'elle en devient illisible. On dirait que quelqu'un a vomi des fioritures sur du papier vieilli.
Et puis, il y a l'information. Genre, "Appartient à Don Fernando de la Concepción Immaculada." Super. Je suis ravie d'apprendre que Don Fernando avait de bonnes manières. Mais est-ce vraiment pertinent pour ma lecture du XXIe siècle ?
Un peu trop sérieux, non?
Je sais que c'est une hérésie. Qu'on est censé admirer l'artisanat, la calligraphie, l'histoire. Mais avouons-le, parfois, on a juste envie de passer directement à l'histoire avec des pirates, des duels à l'épée et des romances passionnées. Pas d'un arbre généalogique complexe.
Je caricature, bien sûr. Il y a des exceptions. Parfois, on tombe sur une page de garde vraiment bien faite. Avec un dessin original, une touche d'humour, ou au moins, une information réellement utile. Mais ce sont des exceptions, pas la règle.
L'utilité, parlons-en.
Et l'utilité, alors ? Était-ce vraiment pour protéger le livre ? Ou juste pour montrer aux autres à quel point Don Fernando était important ? Je penche pour la deuxième option. Un peu snob, non ?
D'ailleurs, je parie que la plupart de ces pages de garde n'ont même pas réussi à protéger le reste du livre. On les trouve souvent déchirées, tachées, à moitié détachées. Ironique, non ? La grande page de garde, symbole de statut, qui finit par être le premier truc qui part en lambeaux.
C'est peut-être mon côté pragmatique qui parle. Mais je préfère une bonne table des matières à une page de garde pompeuse. Au moins, je sais où trouver le chapitre 5. Et, soyons honnêtes, c'est souvent là que l'action commence vraiment.
Alors, je suis seule ?
Alors, dites-moi. Suis-je la seule à penser que ces pages de garde espagnoles sont un peu surestimées ? Qu'elles prennent plus de place qu'elles n'en valent ? Qu'elles sont parfois un peu... prétentieuses ?
N'ayez pas peur de le dire. Je promets de ne pas vous juger. (Sauf si vous êtes un descendant de Don Fernando. Dans ce cas, on aura une conversation...).
Et puis, sérieusement, le temps qu'on passe à admirer une page de garde, on pourrait le passer à... lire le livre. C'est peut-être une idée folle, mais essayons !
On pourrait même découvrir une histoire incroyable !
Bon, je vais aller lire un livre. Sans page de garde, si possible. À moins qu'elle ne soit vraiment, vraiment cool. Mais je n'y compte pas trop.
