Ah, la page de garde du cahier de poésie. Un monument de créativité...ou de procrastination intense. Avouons-le, non ?
La pression artistique
On nous vend ça comme un espace de liberté. "Exprime-toi ! Sois créatif ! Révèle l'artiste qui sommeille en toi !" Mais en réalité ? C'est surtout "Panique totale ! Je ne sais pas dessiner un mouton qui ressemble à autre chose qu'un nuage informe !"
Et puis, le cahier de poésie, c'est sacré. C'est là qu'on va coucher nos âmes sur papier. Donc, la page de garde doit être à la hauteur. Pas de place pour les gribouillis de dernière minute.
"Modifiable"... C'est bien joli sur le papier. Mais qui ose vraiment modifier sa page de garde en cours d'année ? Levons la main. Personne ? C'est bien ce que je pensais.
Les grands classiques (et leurs dérives)
On a tous nos souvenirs de pages de garde. Le champ de fleurs naïf, le poète barbu dessiné avec plus ou moins de succès, le coucher de soleil improbable... Des œuvres d'art en puissance, n'est-ce pas ?
Le poète mystérieux
Mon unpopular opinion ? Les portraits de poètes sont rarement réussis. On dirait souvent des portraits robots de suspects recherchés par Interpol. Victor Hugo se transformerait en caricature de lui-même.
Les citations inspirantes (ou pas)
On trouve souvent des citations inspirantes. Du genre "La poésie est le miroir de l'âme." Très profond. Très... bateau. J'avoue, j'ai déjà utilisé une citation de Baudelaire pour combler le vide. Honte sur moi.
La technique du collage
Ah, le collage. La solution de facilité ? Peut-être. Mais tellement efficace pour masquer son manque de talent en dessin. Une fleur coupée dans un magazine, un bout de papier coloré, et hop ! Le tour est joué.
Et si on assumait le minimalisme ?
Franchement, qui a dit qu'une page de garde devait absolument être une œuvre d'art complexe ? Un simple titre écrit à la main, une petite illustration discrète... C'est parfois bien plus élégant qu'une explosion de couleurs et de motifs.
Et puis, soyons honnêtes, on passe plus de temps à choisir les bons stylos et les bonnes couleurs qu'à réellement créer quelque chose de génial. La perfection, c'est l'ennemie du bien, comme dirait l'autre.
Alors, la prochaine fois que vous vous retrouverez devant votre cahier de poésie et sa page de garde, respirez un grand coup. Détendez-vous. Et surtout, amusez-vous. Ou pas. Après tout, c'est votre cahier.
Peut-être qu'un jour, on osera tous la page de garde complètement blanche. Un acte de rébellion artistique. Un manifeste pour la simplicité. Mais pour l'instant, je vais continuer à lutter pour dessiner un mouton qui ressemble à un mouton. Bon courage à tous !
