Ah, la fameuse Page de Garde Cahier d'Essai! Dit comme ça, ça sonne super sérieux, genre examen de philo à la Sorbonne. Mais en réalité, c'est souvent le théâtre de petites tragédies, de chefs-d'œuvre inachevés, et de confessions griffonnées à la hâte.
Qui n'a jamais contemplé avec un mélange d'appréhension et de désespoir cet espace blanc, immaculé, qui vous nargue avant même que vous n'ayez écrit le premier mot de votre dissertation? On dirait qu'il attend, ce cahier, qu'on le remplisse de génie, de réflexions profondes, dignes d'un Voltaire des temps modernes. La pression est maximale!
Alors, on commence par quoi? Le nom, bien sûr. En général, c'est droit, propre, lisible. On est encore dans la phase "élève modèle". Puis vient la classe. 6ème B? Terminale L? Déjà, des souvenirs remontent. Les blagues avec les copains, les profs un peu zinzin, les amours secrets... Tout ça, avant même de parler du sujet de la rédaction!
Le Grand Déballage Artistique (ou Pas)
C'est là que ça devient intéressant. Certains, pris d'une frénésie créatrice, se lancent dans des illustrations dignes d'un Picasso sous acide. Des gribouillis abstraits qui, paraît-il, représentent l'angoisse existentielle face à la page blanche. D'autres préfèrent l'humour. Un petit dessin de chat qui fait la grimace, une caricature du prof de maths, une blague potache qu'on ne comprendra plus dans dix ans. Tout est bon pour décompresser un peu!
Et puis, il y a ceux qui se prennent pour des calligraphes. Ils essaient d'écrire leur nom avec une police digne d'un parchemin médiéval. Résultat? C'est illisible, mais c'est beau. Enfin, c'est... euh... décoratif.
Confessions Intimes et Autres Catastrophes
Parfois, on y trouve des choses plus surprenantes. Des mots d'amour griffonnés à l'arraché, des plans de bataille pour le prochain match de foot, des listes de courses oubliées, des poèmes secrets inspirés par Baudelaire (ou presque). C'est un peu comme fouiller dans les tiroirs d'un inconnu. On découvre des facettes inattendues, des petits secrets bien gardés.
Mais le plus drôle, c'est quand la Page de Garde devient le terrain de jeu des ratures et des corrections. Une faute d'orthographe monumentale que l'on essaie désespérément de camoufler avec un gribouillis géant. Une inspiration soudaine qui nous pousse à changer le titre de notre essai en cours de route. C'est la preuve qu'on a réfléchi, qu'on a cherché, qu'on a... galéré, quoi!
Et puis, il y a les accidents. La tache d'encre malencontreuse, le café renversé, le chewing-gum collé (oui, ça arrive!). Autant de petits drames qui viennent perturber la quiétude de notre Page de Garde. On se dit alors que finalement, c'est ça la vie: un mélange de beauté, de chaos, et de tentatives désespérées pour recoller les morceaux.
Alors, la prochaine fois que vous tomberez sur une Page de Garde Cahier d'Essai, ne vous contentez pas de la regarder d'un œil distrait. Prenez le temps de l'observer, de l'analyser, de la décrypter. Vous y trouverez peut-être une histoire, un souvenir, un petit bout de l'âme de celui ou celle qui l'a remplie. Et qui sait, peut-être même un sourire.