Ah, la page de garde de cahier de poésie... Un terrain fertile pour l'expression artistique, et un véritable champ de bataille pour la procrastination étudiantine ! Soyons honnêtes, qui n'a jamais passé plus de temps à décorer sa page de garde qu'à réellement... disons... appréhender les subtilités des alexandrins?
Le Rendez-vous Manqué avec Baudelaire (et les Paillettes)
L'idée est simple : une page vierge, un appel à l'inspiration, l'opportunité de montrer au monde (enfin, à Madame Dubois, votre prof de français) que vous avez un sens esthétique développé. La réalité, elle, est souvent plus proche d'une explosion de couleurs hasardeuses, de gribouillages maladroits et d'une utilisation excessive de marqueurs fluo. On se retrouve avec une oeuvre... comment dire... *unique*. Disons que Baudelaire n'aurait peut-être pas validé l'association entre "Spleen" et une licorne pailletée.
Avouez-le, la page de garde du cahier de poésie était surtout une excuse pour éviter d'ouvrir le livre. "Il faut d'abord que je trouve l'inspiration !" que l'on disait, l'air grave, en fouillant dans la trousse à la recherche du stylo gel doré perdu. Une quête digne des plus grands héros épiques, mais dont l'enjeu était, soyons réalistes, de reporter l'inévitable rencontre avec les poèmes de Verlaine.
Le Guide (Absolument Pas) Essentiel de la Page de Garde Parfaite (ou Presque)
Alors, comment faire ? Comment transformer cette page de torture scolaire en une véritable oeuvre d'art ? Bon, déjà, respirez. On ne vous demande pas de réinventer la roue (ou la rime). L'idée est de s'amuser, pas de se prendre la tête.
Première étape : le thème. Oubliez le "poésie" écrit en lettres gothiques dégoulinantes. Soyez audacieux ! Un collage de photos de vos chanteurs préférés ? Une reproduction (très) approximative d'un tableau de Van Gogh ? Laissez libre cours à votre imagination (dans les limites du raisonnable, Madame Dubois a des limites, mine de rien).
Deuxième étape : les outils. Ici, tout est permis (ou presque). Crayons de couleur, feutres, stylos à paillettes (avec modération, s'il vous plaît), gommettes, vieux magazines... Bref, tout ce qui traîne dans le fond de votre tiroir et qui pourrait servir à embellir votre page. Et si vraiment vous manquez d'inspiration, un bon vieux marqueur noir fera l'affaire. L'important, c'est de ne pas laisser la page complètement blanche. Le vide est effrayant, même pour un cahier de poésie.
Troisième étape : l'exécution. On ne vous demande pas d'être Picasso, mais un minimum de soin est requis. Évitez les ratures grossières, les taches d'encre suspectes et les dessins qui ressemblent plus à des hiéroglyphes qu'à des fleurs. Un peu de patience et d'application, et votre page de garde aura fière allure. Ou au moins, elle ne fera pas fuir Madame Dubois en hurlant.
L'Art de la Procrastination Élevée au Rang de Discipline Artistique
En fin de compte, la page de garde du cahier de poésie est une affaire très sérieuse. C'est un rite de passage, une étape cruciale dans la vie d'un étudiant. C'est l'occasion de montrer au monde (enfin, à Madame Dubois) que vous avez un sens artistique... ou au moins, que vous savez utiliser des ciseaux. Alors, la prochaine fois que vous vous retrouverez face à cette page blanche, ne paniquez pas. Respirez, sortez vos crayons de couleur, et laissez votre créativité s'exprimer. Après tout, il vaut mieux une page de garde un peu folle qu'un poème appris par cœur, non?
Alors, à vos stylos, prêts, décorez! Et si jamais vous séchez, rappelez-vous que le gribouillage compulsif est une forme d'art, paraît-il. Du moins, c'est ce que vous pourrez dire à Madame Dubois quand elle vous demandera d'expliquer pourquoi votre page de garde ressemble à une scène de crime artistique. Bonne chance!
