Ah, la page de garde de français en 4ème! Bien plus qu'une simple formalité, c'est un peu comme la pochette d'un album de musique. Elle annonce la couleur, donne le ton, et peut même révéler (sans le vouloir) des bribes de la personnalité de l'élève.
On a tous connu ça. Le stress de la rentrée, la pile de cahiers vierges, et la consigne fatidique: "Faites une belle page de garde pour votre cahier de français." Soudain, ce n'était plus seulement un cahier. C'était une œuvre d'art potentielle (ou un désastre artistique annoncé, selon les talents de chacun).
La page de garde, un terrain d'expression (plus ou moins maîtrisé)
Pour certains, c'était le moment de laisser libre cours à leur créativité. On voyait défiler des paysages à l'aquarelle dignes des plus grands impressionnistes (bon, ok, parfois juste des gribouillis colorés ressemblant vaguement à des arbres et un soleil souriant). D'autres optaient pour des collages complexes, découpant soigneusement des images dans des magazines pour créer une composition unique. Et puis, il y avait ceux qui, pragmatiques jusqu'au bout des ongles, se contentaient d'écrire leur nom en gros et en gras, avec peut-être un petit soulignement pour faire bonne mesure.
Le règne du Stabilo Boss
Et comment oublier l'omniprésence du Stabilo Boss? Jaune fluo, rose choc, vert pomme... toute une palette de couleurs criardes était mise à contribution pour souligner, encadrer, et embellir (enfin, c'est une question de goût) le fameux "Français 4ème". On se demandait parfois si certains élèves ne passaient pas plus de temps à choisir la couleur de leur Stabilo qu'à réviser leurs verbes irréguliers!
Mais au-delà de l'aspect esthétique, la page de garde de français en 4ème était souvent révélatrice. Un élève très organisé aura une page nette, soignée, avec une police d'écriture impeccable. Un élève plus... disons... créatif, aura une page plus chaotique, débordante de couleurs et d'idées (pas toujours très claires, il faut l'avouer). Un élève qui n'aimait pas trop le français se contentera du minimum syndical, voire, osons le dire, bâclera carrément la tâche. C'était un peu comme un test de Rorschach avant l'heure, mais en version cahier.
Anecdote véridique : Je me souviens d'un camarade, un certain Antoine, qui avait décoré sa page de garde avec une image de Bart Simpson faisant un bras d'honneur. L'effet fut immédiat et... mémorable. Disons que sa prof de français n'a pas vraiment apprécié l'humour, mais ça a fait rire toute la classe (enfin, presque toute).
Il y avait aussi la question du nom du professeur. Fallait-il l'écrire en entier? Se contenter de l'initiale? Ajouter un petit "M." ou "Mme"? Autant de questions existentielles qui tourmentaient les jeunes esprits. Certains, plus audacieux, essayaient même d'ajouter un petit compliment (plus ou moins subtil) à leur professeur préféré. "Meilleur prof de français ever!" ou "Français, la matière la plus passionnante!" Stratégie de fayotage assumée ou sincère admiration? Seul l'élève connaissait la réponse.
Au final, la page de garde de français en 4ème, c'était bien plus qu'une simple couverture. C'était un rituel de passage, une occasion de s'exprimer (parfois maladroitement), et surtout, un souvenir amusant de nos jeunes années. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un vieux cahier de français, prenez un instant pour admirer sa page de garde. Elle vous racontera peut-être une histoire, la vôtre, ou celle de quelqu'un d'autre. Et qui sait, elle vous fera peut-être sourire.
