Ah, la page de garde… Ce moment fatidique où on doit prouver qu'on est non seulement un génie de la musique (ou en passe de le devenir!), mais aussi un artiste visuel en herbe. C’est un peu comme organiser une soirée déguisée à thème "Bach rencontre Picasso". Disons-le tout de suite, ça peut être... sportif.
Imaginez : vous avez passé des heures à déchiffrer des partitions de Debussy (ou à essayer de le faire, avouons-le), et maintenant, on vous demande de créer un chef-d'œuvre pictural pour présenter tout ça! C’est un peu comme si, après avoir couru un marathon, on vous disait : "Super! Maintenant, fais un salto arrière!".
L'inspiration, cette Muse capricieuse
Le plus drôle, c'est la recherche d'inspiration. On feuillette des magazines, on scrolle sur Pinterest jusqu'à ce que nos pouces hurlent grâce, on regarde des documentaires sur Keith Haring en espérant qu’un peu de son génie déteigne sur nous. Mais rien n'y fait, on se retrouve souvent devant une feuille blanche, plus vide que le frigo un dimanche soir.
Parfois, on a une illumination soudaine! Une idée *géniale* qui nous semble digne d'un prix Turner. Et puis, une fois transposée sur papier... c'est une autre histoire. On dirait que notre main a décidé de se venger de toutes ces heures passées à pianoter, et elle transforme notre inspiration en un gribouillis informe qui ressemble plus à un chat écrasé qu'à une portée musicale. Mais on persiste!
Les outils du crime (artistique)
Ensuite, vient le choix crucial des outils. Crayons de couleur, feutres, peinture, aquarelle... On a l'impression d'être un chirurgien face à un patient prêt pour une opération à cœur ouvert. Chaque outil a son potentiel, mais aussi ses dangers. Le feutre qui bave, le crayon qui casse, la peinture qui se renverse... C'est un champ de bataille! Et croyez-moi, j'ai vu des pages de garde ressembler plus à des scènes de crime qu'à des œuvres d'art. Surtout quand on opte pour la peinture à l'eau… Le carnage est assuré!
Les thèmes récurrents : Petite galerie des horreurs (et des succès)
Il y a les classiques : la clé de sol stylisée (plus ou moins réussie), les instruments de musique dessinés avec amour (ou avec une bonne dose de procrastination), les portraits de compositeurs (qui ressemblent souvent à votre oncle Gérard déguisé pour Halloween). Et puis, il y a les tentatives plus audacieuses : l'abstraction lyrique inspirée par la musique de John Cage (qui finit par ressembler à un test de Rorschach raté), les collages improbables de tickets de concert et de feuilles d'automne (toujours un peu too much).
Mais au final, n'est-ce pas ça le plus important ? L'effort, l'intention, le petit quelque chose de nous qu'on met dans cette page de garde. C'est un peu comme une dédicace personnelle à la musique, un clin d'œil à notre prof (qui, soyons honnêtes, ne va probablement la regarder que 3 secondes). Alors, la prochaine fois que vous vous retrouverez face à cette fameuse page blanche, respirez un grand coup, amusez-vous et rappelez-vous que même les plus grands artistes ont commencé par des gribouillis !
